Suite à mon dernier article sur les dates de protection du bass en 71, Olivier BERNOLIN, président du Goujon Cuiserotain avait souhaité réagir par un commentaire.
Malheureusement le module commentaire est limité en taille et je ne peux pas l'agrandir. Voici donc le commentaire dans sa totalité:
Patience et longueur de temps font plus que force ni que rage... disait la Fontaine...
Et oui, les choses bougent un peu en Saône et Loire même s'il est vrai, à mes yeux aussi, que notre département a de nombreuses années de retard en matière de pêche.
Patience car c'est lors de l'AG fédérale d'Autun en 2010 que l'AAPPMA le Goujon Cuiserotain , lors des traditionnelles questions aux AAPPMA avait demandé une période de fermeture du black. Ci -dessous un extrait des questions que nous avions posées:
" Protection du Black Bass :
Depuis quelques années, le black-bass jouit d’une taille minimale de capture (30cm). Certaines sociétés du département investissent dans ce poisson de sport sur leurs parcours. Sur la Seille, il a longtemps été présent jusqu’au début des années 90.
Serait-il possible d’adjoindre une date de protection spécifique afin de protéger les géniteurs et d’augmenter les chances de réintroduction de cette espèce comme en Côte d’Or ?"
Lors de l'AG fédérale de 2011, nous avions renouvelé notre demande avec cette fois un argumentaire plus construit:
" Une période de protection du black-bass pendant sa période de reproduction.
Cette question avait déjà été posée lors des questions aux AAPPMA par le goujon Cuiserotain lors de l’AG d’Autun en 2010 mais n’avait pas été abordée. Nous avons renouvelé notre demande lors de l’assemblée de bassin de septembre 2010.
Aujourd’hui, de nombreuses AAPPMA effectuent des alevinages en black-bass, poisson de sport pas excellence, vecteur d’une image dynamique de la pêche.
Ce poisson bénéficie aujourd’hui d’une taille minimale de capture (30 cm). Cependant, serait-il possible de mettre en place une période spécifique de protection du black lors de sa période de reproduction sachant que celui-ci est alors très vulnérable ?
Certaines fédérations l’on déjà mise en place comme la Côte d’Or depuis plusieurs années et peuvent proposer aujourd’hui des parcours avec une bonne densité de poissons comme sur la Saône à Saint Jean de Losne par exemple.
Département de Côte d’Or :
« DISPOSITIONS PARTICULIERES
Protection du Black-bass : En vue de protéger et de favoriser l'implantation du Black-bass sur des eaux de deuxième catégorie, sa pêche est strictement interdite du 1er Mai au 30 Juin 2011 »
Voici les dates d’ouverture qui ont été fixées dans les départements limitrophes. La Saône et Loire est le seul qui ne propose pas de protection du black. A méditer…
Département du Jura :
Ouverture du Black-bass à grande bouche :
- du 12 mars au 18 septembre dans les eaux de 1èrecatégorie
- du 1er juillet au 31 décembre au lac de Vouglans
- du 1er janvier au 31 janvier et du 1er juillet au 31 décembre dans les eaux de 2ème catégorie
Département de l’Ain :
| 1ère catégorie | 2ème catégorie |
Black-bass°° | du 15 mars au 18 septembre | du 1er janvier au 1er mai du 02 juillet au 31 décembre |
°°Sur les lacs de Priay et Longeville, no kill toute l’année
Département du Rhône :
| 1ère catégorie | 2ème catégorie |
Black-bass | du12 mars au 18 septembre inclus | du 1° janvier au 1 mai inclus puis du 2 juillet au 31 décembre inclus |
Département de la Nièvre
| 1ère catégorie | 2ème catégorie |
Black-bass | du12 mars au 18 septembre inclus | du 1° janvier au 15 avril puis du 1er juillet au 31 décembre inclus |
Département de l’Yonne
* BLACK-BASS: du 1er janvier au 30 janvier inclus et du 25 juin au 31 décembre inclus
Peut-on espérer que la Fédération de Saône et Loire suive ces départements limitrophes pour 2012 ?"
Malheureusement ce fut dans chaque cas une fin de non recevoir. Le président de la fédé m’avait invité à créer un parcours no-kill si je voulais protéger le black. Persévérant, lors des Ag de bassin de septembre dernier j'ai renouvelé la demande.
Lors d'un rendez-vous avec Le Président et Rémy Chassignol (technicien de la fédé qui a dû œuvrer en ce sens), en octobre dernier, j'ai eu la joie d'apprendre que les présidents d'AAPPMA seraient sollicités pour donner leur avis sur le sujet. Et là, bonne surprise, ceux qui ont répondu à l'enquête sont favorables. Alors oui, il ne reste plus qu'à convaincre l'administration du bien fondé de cette action.
Mais pourquoi une telle demande?
Lorsque j'étais gamin, je me rappelle de ces captures de black sur la Seille. Mais dans les années 90, ce poisson a disparu (explosion du silure, du sandre avec concurrence alimentaire peut-être? mais aujourd'hui l'équilibre est rétabli). L'idée m'est donc venue de le réintroduire sur la Seille sur nos lots. Nous avons effectué un premier alevinage en 2010 avec 25 kg répartis en 2 endroits (barrage de Cuisery et Loisy, les pêcheurs professionnels ne pouvant y accéder). En 2011, c'est 44 kg qui ont été déversés. En 2012, ce sera au moins équivalent et même plus avec le déversement de sujets d'un an. Et ce, sur les conseils de Rémy le technicien de la fédé qui nous invite à concentrer notre alevinage sur un point.
Le secteur choisi est donc le secteur du barrage et du moulin de Cuisery qui présente un certain intérêt. L’objectif est également d'y mettre en place un parcours no-kill, sorte de réserve active qui permettrait de pêcher ce poisson tout en le remettant à l'eau et en espérant qu'il pourra ainsi se développer et recoloniser le reste de la rivière. La vie est faite d’espérances alors il faut y croire et n’est-ce pas un moyen de valoriser l’argent des pêcheurs. Seul l’avenir nous dira si l’investissement en vaudra la peine mais qui ne tente rien n’a rien ! Et là encore la patience est de rigueur… mais n’est-ce pas une qualité propre au pêcheur.
J’espère aussi qu’un tel projet va donner des idées aux autres AAPPMA pour valoriser leurs parcours et tenter des expériences.
Dans la Bresse, j’ai 2 idées en tête, la vieille Seille et les coupures de Louhans. Imaginez un peu !!! Sur ces 2 parcours, il pourrait être mis en place des parcours carnassiers no-kill, pas sur leur intégralité mais sur une partie. Ce serait des réserves actives qui protègeraient les espèces. Sur le reste de ces parcours on pourrait y autoriser la conservation du poisson mais avec un nombre de captures limitées. Chaque type de pêcheur pourrait y trouver son compte. On pourrait aussi y autoriser la pêche avec embarcation, électrique seulement. On pourrait alors imaginer que la caisse de compensation de la fédé financerait une partie des alevinages : en blacks et brochets, les 2 espèces qui devraient bien s’acclimater à ces milieux.
En tout cas, à défaut de ne pas avoir de tels parcours à gérer dans mon AAPPMA, je militerai auprès des 2 collègues qui gèrent ces parcours pour qu’ils y réfléchissent…
Construire la pêche de demain doit passer par une part de rêve mais un jour le rêve peut devenir réalité, il suffit d’y croire et faire preuve de patience en pensant à La Fontaine.
Ce qui est regrettable, c’est que notre fédé nationale ne soit pas à la source des projets, qu’elle ne propose rien aux AAPPMA et il est alors normal que nombre d’entre-elles ne fassent rien. On est que des bénévoles et qui plus est des non spécialistes. Il n’y a alors que notre passion et nos convictions de pêcheurs qui peuvent nous aider à construire tout seul la pêche de demain.
Pêchement vôtre
OB